Comment ça marche?

Mon book ne représente qu'un faible échantillonnage chaotique des étendues visuelles que j'explore. La photographie, est un mode de vie à laquelle je consacre une grande partie de mon temps libre. C'est un espace de liberté et un partage.

Ma démarche photographique est volontairement éloignée des standards de consommation et de prestations de services. L'hyper contemporain, accepté et accueilli par le plus grand nombre ne m'intéresse pas. Je le laisse à mes amis professionnels bien plus enthousiastes que moi sur ce sujet.

Le nu reste mon sujet de prédilection mais je cherche à exprimer bien plus. Mes réalisations se veulent d'avoir une portée artistique éloignées des appareils méditatifs et spéculatifs au service des apparences. J'essaie de resté juste .L'exactitude n'est pas dans mon propos. C'est une démarche spécifique qui reste flexible aux attentes de toutes si elles vont dans le sens de ma démarche.

Dans ma pratique, rien n'est gratuit, c'est parce que mon travail à une valeur au travers d'une commande ou d'un projet. Le produit fini me coûte beaucoup d'énergie et de temps. Je ne travail que sous forme de collaboration qui ne doit en aucuns cas se résumer à une prestation de service dissimulée de la part de la ou les modèles. Nous ne sommes pas dans l'échanges de bon procédés mais bel et bien dans une construction collective voir artistique. Je me refuse à créer du simple contenu.

Avant de commencer, un contrat de cession de droits d'image sera transmis pour signature et accord . Au terme de chaque séance, je fournis les fichiers bruts au format .jpg. Les photos retravaillées vous seront transmises par la suite. Je reverse une partie des bénéfices à mes modèles, si une vente est conclue.

Tout projet Photographique peut subir des contretemps, mais chaque modification ou annulation de dernière minute rend les choses pénibles et cela nuit gravement à la qualité de mon travail. Je considère que nous sommes tous des adultes, capables de prendre la responsabilité de nos engagements. Je ne prête pas le flanc aux turpitudes égocentriques ou narcissiques. Et bien moins encore à l'ambivalence relationnelle.

Entre le mythe et la réalité autour de l'artiste les fantasmes se mêlent insidieusement et peuvent créer une image faussée des individus. Je n'accorde aucun crédit aux histoires qui circulent dans le domaine spéculatif. Je reste toutefois heureux d'apprendre des choses sur moi que je ne savais pas moi-même de la part d'individu encore plus inconnus ...

Les aspirations que je défends ne font que jalonner ma démarche artistique. Cela reste parfois incompréhensible, voire inaccessible pour certains, moins pour d'autres.

La photo audelà du simple esthétisme universelle

A l'esthétique sacrée et le devoir de mise en valeur, je préfère le risque de la liberté profane même si parfois çela n'a rien d'esthétique. Je préfère une image vivante qu'une image propre et stérile vouée à un ennui mortel...
Sortir de çelà n'a rien de simple. Et comme le rappelle une de mes homologues photographes :

".....un bon photographe sait réunir ses compétences optiques, sa pratique, et l'Histoire de l'art. Comme je l'ai écrit dans une précédente chronique, la photographie n'est pas une technique, c'est un art à part entière. Un art visuel qui s'appuie sur les enseignements et les chemins empruntés par les arts plastiques (le dessin, la peinture, la sculpture et les nouveaux médias), et les arts photographiques(le cinéma et la photographie).
A moins d'être un génie absolu, capable d'inventer quelque chose de nouveau à partir de rien, il n'est possible d'avancer qu'en s'imprégnant de l'apport des autres arts visuels, et en grimpant sur les épaules des géants qui nous ont précédés. Donc, de nourrir son esprit sans cesse d'expositions, de livres, de films et de discussions avec les autres artistes.
Bref, de fuir les cellules sclérosantes des forums et des clubs photos, ou de sa simple arrogance, et d'aller à la rencontre d'autres manières de voir."

Nath Sakura

Et pour allez plus loin , encore , dans la critique par la même auteur :

Le théorème du singe

Autre aspect des choses : les clubs photos. Nés dans les années 50, ces clubs, qui comprennent une foule de gens de talent, sont devenus depuis une vingtaine d'années les Ayatollahs d'une doxa académique qui fige la photo dans des règles qu'ils jugent indépassables. J'appelle ça le théorème du singe.
C'est une expérience scientifique menée dans les années 60 pour comprendre le conditionnement mental. Je vous raconte.
Une vingtaine de chimpanzés sont isolés dans une pièce où est accrochée au plafond une banane. Seule une échelle permet d'y accéder. La pièce est également dotée d'un système qui permet de faire couler de l'eau glacée dès qu'un singe tente d'escalader l'échelle.
Rapidement, les chimpanzés apprennent qu'ils ne doivent pas escalader l'échelle. Le système d'aspersion d'eau glacée est ensuite rendu inactif, mais les chimpanzés conservent l'expérience acquise et ne tentent pas d'approcher.
Un des singes est remplacé par un nouveau. Lorsque ce dernier tente d'attraper la banane en gravissant l'échelle, les autres singes l'agressent violemment et le repoussent. Lorsqu'un second chimpanzé est remplacé, lui aussi se fait agresser en tentant d'escalader l'échelle, y compris par le premier singe remplaçant.
L'expérience est poursuivie jusqu'à ce que la totalité des premiers chimpanzés qui avaient effectivement eu à subir les douches froides soient tous remplacés. Pourtant, les singes ne tentent plus d'escalader l'échelle pour atteindre la banane. Et si l'un d'entre eux s'y essaye néanmoins, il est puni par les autres, sans savoir pourquoi cela est interdit et en n'ayant jamais subi de douche glacée.
Cette expérience peut être menée avec des photographes humains. Prenez une photo penchée dont l'arrière plan est un horizon maritime, et observez le résultat lorsque vous la leur présentez…
Il n'y a aucune raison objective pour qu'une photo penchée, si tant est que ce soit sciemment, et dans un but narratif, soit une erreur. L'Histoire de l'Art photographique est pleine d'images inclinées, comme le contrebassiste de Roy DeCarava dont j'ai parlé dans un précédent article. Pourtant, tous ceux qui se sont formés sur des forums ou des clubs photos pousseront tous des hauts cris si l'image comprend un morceau de mer ou d'océan.
Si c'est pas du conditionnement… Qui rend caractériels à la fois les Ayatollahs sus-cités, prêts à vouer aux Gémonies les auteurs des clichés en question. Et évidemment ces derniers, contraints à expliquer pourquoi ils n'ont pas jugé utile d'utiliser un niveau à bulle pour réaliser leur photo.

En Conclusion

La photo pour certains grands auteurs, c'est la vie. Pour d'autre comme moi , c'est la liberté. Je n'ai pas la prétention de faire de l'art mais bien de tendre vers. A cela rien d'évident! Le risque en fait parti. Tout le monde sait appuyer sur un bouton mais peu savent prendre des risques au point de revenir bredouille .

Tout ce que j'entreprends photographiquement ne donne nécessairement des résultats probants ou certains . Mais, dans l'absolu j'accepte l'échec d'avoir des résultats moyens aux termes de risques calculés pour préparer le terrain pour de meilleures photos. J'attends aussi de vous d'en faire de même. Mais je vous préviens à l'avance si vos désirs photographiques risquent d'être compromis par des facteurs à risques.

Il y a le confort de la modèle et l'inconfort du photographe... A cela nul doute , il en va de votre décision d'essayer d'avoir des choses différentes ou au comble du classicisme.

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